PHOTAUMNALES

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Picardie-Gaspésie pour la photographie / coopération France-Québec
Échange artistique mis en place entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographe en Gaspésie
Avec le soutien du Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat général de France à Québec et du Conseil des arts et des lettres du Québec.

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LOVE
PICARDIE-GASPÉSIE


« La Gaspésie est une péninsule située au centre-est du Québec, et entourée des eaux du fleuve Saint-Laurent au nord, du golfe St-Laurent à l’est et de la baie des Chaleurs au sud. Le nom de Gaspésie est un dérivé du mot Gaspé qui est un dérivé du terme micmac « Gespeg » signifiant « fin des terres ». (WIKIPÉDIA)

Les Photaumnales et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie développent un partenariat avec la même volonté de réaliser sur leurs territoires un travail en profondeur en matière de création, sensibilisation et diffusion de la photographie.
Ce projet partagé permet la mise en place de résidences d’artistes français et québécois de part et d’autre de l’Atlantique. Nos espaces de vie respectifs passent par le filtre de qui vient d’ailleurs et déplace notre regard ; les rencontres et les échanges contribuent à l’élargir.
Cette exposition de photographies réalisées tant en Picardie qu'en Gaspésie trouve égaleent une correspondance pendant le festival qui se déroule de juillet à septembre au Québec.

En résidence en Picardie :  Jessica AUER, Isabelle HAYEUR, Normand RAJOTTE
En résidence en Gaspésie : Claudia IMBERT, Ambroise TÉZENAS
Dans l'espace d'exposition, Le Livre photographique québécois (2002-2016),
une sélection de vingt-deux titres, proposée par le commissaire Serge Allaire


8 octobre - 31 décembre 2016
Inauguration le samedi 8 octobre à 14h30
LE QUADRILATÈRE
22 rue Saint-Pierre à BEAUVAIS - Tél. : 03 44 15 67 00 (semaine) / 03 44 15 30 30 (week-end)
du mardi au vendredi de 12h à 18h - samedi et dimanche de 10h à 18h

fermé le 25 décembre


Jessica AUER
Seeing the forest for the trees

AUER 03 BD« Je suis partie de la collection d’œuvres d’art historiques du MUDO-Musée de l’Oise. Ces œuvres, pour la plupart créées par des peintres de la région, ont été mon introduction aux paysages de la Picardie. J’ai découvert dans cette collection les travaux de peintres paysagistes et j’ai été particulièrement attentive à la manière dont ils perçoivent les lieux et traduisent leurs observations dans une oeuvre d’art – leur attention aux détails, leur style personnel et la façon dont ils restituent la lumière.
Inspirée par deux œuvres particulières, l’une de Paul Huet (La Forêt de Compiègne) et l’autre de Claude Sébastien Hugard (Le Trou fondu), j’ai commencé une exploration photographique de la forêt de Compiègne, l’une des grandes forêts de la région. Cette forêt est non seulement un site naturel d’intérêt, mais elle revêt également une grande importance historique avec une occupation remontant à l’époque romaine.
Mon but était de saisir le caractère mythologique de la forêt ainsi que son identité contemporaine. Marchant le long des sentiers et à travers certains endroits plus sauvages, j’ai étudié la variété des arbres, les effets de la lumière sur le paysage, et recherché des traces du passé laissées par les cycles environnementaux et par l’intervention humaine. En utilisant la photographie, je souhaite faire référence aux qualités romantiques de la forêt qui ont captivé les peintres paysagistes du 19ème siècle, tout en créant une série qui propose une perspective réaliste de la forêt d’aujourd’hui ».

Née en 1978 à Montréal, Jessica Auer est diplômée d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université de Concordia à Montréal. Elle y enseigne aujourd’hui la photographie. Elle est représentée par la galerie Patrick Mikhail à Montréal.

www.jessicaauer.com

Jessica Auer a été accueillie en résidence en Picardie au printemps 2016.




Claudia IMBERT
Petite-Vallée

IMBERT 06 BD« Suite à une invitation en résidence sur le territoire de la Gaspésie, je me dirige vers la côte Nord de la péninsule. « Plus sauvage » me dit-on. « Tu vas y rencontrer de sacrés personnages ! ». Je n’ai pas photographié les personnages en question mais ils ont été les passeurs. Ils m’ont accueillie avec le coeur et présentée à la communauté. Je me suis donc posée à Petite-Vallée.
Mais comment raconter ce lieu à la fois puissant et déroutant ?
Je cherchais le centre-ville et ne le trouvais pas. Je cherchais des passants, ils ne semblaient jamais quitter leur voiture. Et chaque jour, je me trouvais confrontée à une météo différente : brouillard, soleil, vent, pluie, gris, soleil, froid, très froid, chaud, bleu, tempête. Je collectionnais alors les portraits de maisons, comme une petite fille qui répète le même dessin pour le parfaire. Puis les séances de portraits m’ont permis d’aller plus loin. Ces moments d’équilibre où l’on se cherche, photographe et personne photographiée, quelle que soit la scène. Tout est possible, seules l’intuition, l’envie nous ont réunis ici et maintenant.
C’était une manière de lui prendre le pouls, ralentie en son propre cœur car hors du temps ou à « la fin des terres*», Petite-Vallée dégage un doux parfum d’étrangeté ».

* Gaspeg signifie « la fin des terres » en micmac

Claudia Imbert est née en 1971. Elle a été formée au Miami Dade College (USA), à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle de Paris et à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Issue du cinéma, elle mêle le film et la photographie. Les deux médias se complètent et viennent éclairer sa recherche personnelle. Claudia Imbert vit et travaille à Montreuil-sous-Bois.

www.claudiaimbert.com

Claudia Imbert a été accueillie en résidence en Gaspésie en juin 2015.
Suite au travail réalisé lors de cette résidence, Claudia Imbert a le projet d’éditer un ouvrage avec l’écrivain québécois Éric Plamondon.




Isabelle HAYEUR
République


HAYEUR 01 BDArrivée en France depuis peu, je suis à Paris dans le Xème arrondissement lorsque que les événements du vendredi 13 novembre 2015 éclatent. La population est pétrifiée, paralysée. Ce ne sont pas les premiers attentats qu’elle subit, mais cette fois, c’est la nation qui se sent attaquée. Les réactions sont épidermiques, le patriotisme est exacerbé…
En mission photographique à Beauvais, je m’intéresse aux contrecoups de ces attentats. J’observe les réactions, j’écoute les conversations, je photographie ce que je vois, souvent à la dérobée.
Le territoire est maintenant sous haute surveillance, on renforce la sécurité, on fouille les sacs, fait ouvrir les blousons, contrôle les cartes d’identité, réprime la dissidence, intensifie les frappes sur la Syrie... La France a peur, peur de l’autre qui la traque, mais qui est cet autre au juste ? J’essaie de comprendre d’où cela vient. Avons-nous peur de réaliser que cela vient aussi de nous ?
À Paris, le Monument à la République se transforme en un mémorial improvisé. Je le photographie chaque jour. Il n’est jamais tout à fait le même : il se fait et se défait au fil des ajouts de fleurs et de témoignages nouveaux. Photographies, dessins et affichettes y sont déposés quotidiennement. La pluie les altère, déforme les images, les rend floues, efface des mots, diffuse l’encre ou la fait couler au sol. Elle leur confère ainsi une nouvelle apparence, souvent plus poignante que l’original et qui semble meurtrie ».

Née en 1969 à Montréal, Isabelle Hayeur vit et travaille au Québec. Elle est diplômée de l’Université du Québec en arts plastiques.

https://isabelle-hayeur.com

Isabelle Hayeur a été accueillie en résidence en Picardie à l’automne 2015.


 
Ambroise TÉZENAS

La Vallée

TEZENAS 05 BD« Le premier jour, je photographie une maison abandonnée dans la brume. Avec son toit qui s’écroule on a l’impression qu’elle s’envole. L’ambiance est lourde, le ciel bas, je cherche à comprendre un peu mieux ces paysages que je traverse, je m’arrête dans des cafés de bord de route. À Sainte-Florence, petit village de la Vallée de la Matapédia un couple sans histoires a été retrouvé mort, assassiné par leur petit-fils il y a quelques années. Dans les villages, les écoles sont menacées de fermeture, quand ce n’est pas déjà fait, et luttent pour survivre malgré la désertification inexorable.
Je ressens le besoin de me raconter des histoires.
Je ne profiterai pas de cette frontière entre la terre et le Golfe du Saint-Laurent qui offre au voyageur tous les éléments du parfait road trip. Le soleil qui m’a accueilli a disparu, il pleut et les prévisions ne sont pas optimistes ».

Né en 1972, Ambroise Tézenas est diplômé de l’École d’Arts Appliqués de Vevey (Suisse). Représenté par la galerie Mélanie Rio, son travail est régulièrement publié dans la presse internationale dont le New York Times magazine et apparait dans plusieurs monographies et ouvrages collectifs sur le paysage européen.

www.ambroisetezenas.com

Ambroise Tézenas a été accueilli en résidence en Gaspésie au printemps 2016. 
 

Normand RAJOTTE
Aimer la nature

RAJOTTE 02 BD« Depuis plusieurs années, j’explore un territoire forestier de quelques kilomètres carrés situé au sud-est du Québec. Observant l’avancée de la végétation et les traces de l’activité animale, je photographie l’incessante métamorphose de « ma » forêt. Au fil du temps, je m’y suis enraciné. Dans cet esprit, ma résidence en Picardie, vu sa brièveté et la nouveauté des lieux, s’est présentée à moi comme un défi. Pour le relever, j’ai concentré mon action et m’en suis tenu à deux secteurs situés à quelques kilomètres de la ville de Clermont, où j’habitais.
J’ai d’abord choisi une parcelle boisée de quelques hectares dans le Marais de Sacy. J’y ai été attiré par sa végétation dense, vibrante. Un chaos visuel qui témoignait d’une vie intense. Un espace englobant, secret, comme j’en ai rarement rencontré.
Je me suis ensuite orienté vers la forêt de Hez-Froidmont, où au premier contact, j’ai été impressionné par ses grands arbres, sans équivalents chez moi. Magnifiques végétaux dégageant une force rassurante, presque tangible. En y poursuivant mes incursions, j’ai aussi répertorié diverses traces d’activité humaine, en particulier celles laissées par l’exploitation forestière qui, quoique photographiquement intéressantes, me sont apparues moins rassurantes pour le devenir des lieux.
J’aurais continué, je commençais à me sentir un peu plus chez moi.
Le temps était écoulé ».

Né en 1952 à Drummondville au Québec, Normand Rajotte vit à Montréal et travaille principalement en Estrie, sur un territoire de quelques kilomètres carrés autour du Mont Mégantic, au sud-est du Québec.

www.normandrajotte.com

Normand Rajotte a été accueilli en résidence en Picardie au printemps 2016.