Loin de restreindre le champ ouvert par la question amoureuse, « Love Stories », cependant, le démultiplie volontiers. Sans s’interdire les représentations traditionnelles, qu’inspirent notamment les thèmes de la passion et du lien majeur entre deux êtres, l’exposition est aussi l’occasion de se confronter à des images rendant compte de formes d’amour moins convenues, et moins souvent mises en forme photographiquement : amours déviants, de l’animal, des dieux, de soi, des proches, de la famille, sur un mode divers, réaliste ou engageant un principe de photographie mise en scène. Il résulte de ce florilège élargi du dispositif amoureux une somme de figures montrant toute la prodigalité de l’amour, liant intime mais tout autant lien social. Robert MONTGOMERY Robert Montgomery est un poète plasticien post-situationniste qui crée avec ses mots et ses phrases. Surgissant dans les endroits les plus inattendus (ici sur une plage du sud de la France), les lettres en flammes de Montgomery réactivent une magie oubliée par le geste purificateur de la mise à feu. L’artiste place ses oeuvres dans l’espace public, en référence à la tradition contextuelle, à toutes fins de capter l’attention du public d’une manière inattendue. Citons, parmi ses nombreuses expositions internationales, une des plus iconiques, « Echoes of Voices in the High Towers » (organisée par Neue Berliner Raume), qui a investi la ville de Berlin durant l’été 2012. Né en 1972 en Écosse, Robert Montgomery vit et travaille à Londres. |
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Janet BIGGS ![]() Pour LOVE STORIES, Janet Biggs partage avec les spectateurs son amour pour les chevaux : « First Love ». Le cheval est pour l’artiste symbole de liberté et de contrainte, d’énergie et de désir. Passionnée d’équitation, Janet Biggs a réalisé de nombreuses performances équestres. Elle a développé avec un groupe de performeurs une danse pour chevaux et humains, exécutée ensemble. Née en 1959 à Harrisburg (États-Unis), Janet Biggs vit et travaille à New York. Elle est diplômée de l’École de Design de Rhode Island. www.jbiggs.com |
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Morgane CALLEGARI ![]() Pour LOVE STORIES, Morgane Callegari propose ses « Jeunes filles en fleurs ». Elle nous parle de beauté, sublime ou légère, mais attention : seule l’apparence est ici bienheureuse. L’ambiguïté du propos de la jeune artiste trouve ses racines dans l’esthétique du merveilleux, pleine d’un bonheur fragile toujours à la limite de sa propre annulation par des forces obscures qu’on devine sans les voir. Née en 1991, Morgane Callegari vit et travaille à Amiens. Elle est titulaire d’une maîtrise en théories et pratiques artistiques de l’Université d’Amiens. www.morganecallegari.jimdo.com |
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Enna CHATON ![]() Pour LOVE STORIES, Enna Chaton nous donne accès par l’image à cette ouverture des corps supposant effectivement des moments d’abandon, de présence à soi par l’autre. La suspension dudu sens et l’aveu d’une défaillance indiquent l’envers d’une jouissance à venir. Née en 1969 à Grenoble, Enna Chaton vit et travaille près de Sète. Elle est diplômée de l’École nationale d’arts de Paris-Cergy (DNS Expression plastique). www.ennachaton.fr |
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Mat COLLISHAW ![]() Pour LOVE STORIES, Mat Collishaw s’inspire de Georges de La Tour, peintre lorrain du XVIIème siècle, et nous offre deux « Single Nights » dans lesquelles il redonne, par la magie de l’esthétique, une nouvelle existence, heureuse pour un instant, à de jeunes mères célibataires des quartiers défavorisés de Londres. Leur bébé dans le giron, elles rayonnent, à la lumière des bougies, à la manière caravagesque, en un clair-obscur somptueux. Né en 1966 à Nottingham (Angleterre), Mat Collishaw vit et travaille à Londres. Diplômé du Goldsmith College à Londres, il fait partie de la mouvance des Young British Artists. www.matcollishaw.com |
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Iris CREY ![]() Iris Crey poursuit une réflexion transdisciplinaire sur l’universalité des sentiments. En prélevant des citations iconographiques évoquant de façon allégorique des couples qui ont marqué l’histoire de l’art, Iris Crey accomplit un acte photographique sans appareil (post-photographie). Le cadrage isole un sujet pour apparier des objets parfois connexes : cible et flèche, couteau et fourchette, raquette et ballon, coquillage et téléphone... Ces emprunts désassortis sélectionnent des objets du quotidien, les élevant au rang de totems. Ils peuvent avoir appartenu aux artistes, être extraits de leurs œuvres ou représentés dans leurs portraits. Pour LOVE STORIES, Iris Crey présente « Hors Paires », sous la forme d’une longue frise photographique. L’artiste explore, par un geste plastique de réappropriation, la relation qui a uni à un moment donné ou pour une plus longue période deux personnes : Robert Rauschenberg et Jasper Johns, Vera Mercer et Daniel Spoerri, Setsuko et Balthus, Alice Springs et Helmut Newton, Lee Miller et Man Ray, Renée Perle et Jacques-Henri Lartigue, Eliane Radigue et Arman, Georgia O’Keefe et Edward Steichen, Nancy Shaver et Haim Steinbach, Frida Kahlo et Diego Rivera ou encore Rosine Baldaccini et César. Née en 1985, Iris Crey vit et travaille à Paris. Docteur en arts, Iris Crey a mené des recherches post doctorales au CNRS sur le rôle et le fonctionnement des représentations culturelles, artistiques et médiatiques. |
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Alix DELMAS ![]() Pour LOVE STORIES, Alix Delmas nous propose «Le Baiser et Persona». Embrassades ? Morsures ? Qui avec qui ? L'artiste parcourt la ligne entre l’intérieur et l’extérieur des corps, sur le mode d’une osmose entre le dedans et le dehors, entre l’un et l’autre. Deux lits roses apparaissent dans la prairie et, mêlant l’humour et l’émotion, Alix Delmas nous laisse avec le plaisir d’une énigme. Née en 1962 à Bayonne, Alix Delmas vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. www.alixdelmas.com |
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![]() Pour LOVE STORIES, elle choisit de nous offrir une réflexion visuelle sur l’amour avec la série inédite « Aimer c’est donner ce que l’on n’a pas, à quelqu’un qui n’en veut pas », une formule empruntée au psychanalyste Jacques Lacan. La multiplicité des êtres, une certaine folie, un non-sens d’incompréhension, des désirs contrariés, la solitude sont tous mis à l’honneur par son regard. L’artiste choisit souvent le détournement pour montrer la complicité de ses personnages dans l’étrange, dans le trouble, dans le silence de quelque chose de difficile à nommer, à définir, à dévoiler. Née en 1975, Aurélie Dubois vit et travaille à Paris. www.aurelie-dubois.com |
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mounir FATMI
Pour LOVE STORIES, mounir fatmi présente quatre photographies de la série « Casablanca Circles », des images du plus long baiser de l’histoire du cinéma, images qui évoquent l’amour dans un contexte politique et personnel particulier, complexe, rendant impossible l’amour. Ce qui aura inspiré fatmi, plus encore que le célébrissime baiser entre Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, c’est l’approche qu’en a faite le scientifique Frederick Soddy, qui revisita le théorème de Descartes sur la manière dont les cercles et les sphères peuvent se toucher et les tangentes qui en résultent. Comme une science du désir. |
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Lauren FLEISHMAN
Née en 1981 à New York, Lauren Fleishman vit et travaille à Londres. |
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Shaun GLADWELL
Pour LOVE STORIES, Shaun Gladwell propose un travail original, intitulé « Tripitaka », qui a fait l’objet d’une vidéo, de photographies (stills), de dessins et de poèmes : une oeuvre expérimentale consacrée à son premier amour, jeune moine héros-héroïne de la série TV culte japonaise Monkey, Tripitaka joué/e par l’actrice Masako Natsume. Né en 1972 à Sydney (Australie), Shaun Gladwell vit et travaille à Londres et près de Sydney. Il est diplômé de l’Université des Arts de Sydney, du College of Fine Arts de Nouvelles-Galles du Sud et du Goldsmiths College de Londres. |
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Dana HOEY ![]() Pour LOVE STORIES, Dana Hoey présente une série de photos aux titres évocateurs : « Secretariat », « Pregnant Smoker », « Young Painter », « 3 Bodies in Grass ». Elle nous emmène dans son univers énigmatique, fascinant, plein de forces désirantes, parfois obscures. Ses photographies renversent le rôle qui est généralement accordé à la femme et que son corps est censé jouer. Dana Hoey nous permet de pénétrer l’univers mental qui s’agite et palpite derrière l’image de ces femmes protagonistes, dans des scénographies sophistiquées. Née en 1966 à San Francisco (États-Unis), Dana Hoey vit et travaille à New York. Titulaire d’un B.A. en philosophie de la Wesleyan University et d’un master en photographie de l’Université de Yale, elle enseigne à l’Université de Columbia. www.danahoey.com |
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Sandra HOYN ![]() Pour LOVE STORIES, Sandra Hoyn présente cette histoire d’amour hors du commun, « Jenny’s Soul », qui raconte la relation entre un homme (Dirk) et sa poupée de silicone (Jenny). Nous pénétrons dans la vie de tous les jours d’un homme à l’âme solitaire qui vit dans le secret de cette relation particulière. Sandra Hoyn réussit, sans jamais nous montrer le visage de l’homme amoureux de cette idée incarnée et en respectant pleinement ses choix, à découvrir le secret dans lequel Dirk a choisi de vivre. Une « Love Story » poignante qu’il cache pour se protéger de l’incompréhension, et que l’artiste nous amène à comprendre, mieux, à partager. Née en 1976 à Wolfenbüttel (Allemagne), Sandra Hoyn vit et travaille à Hambourg. Elle est diplômée de l’Université des sciences appliquées de Hambourg. www.sandrahoyn.de |
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Ali KAZMA ![]() En 2012, ce travail fait l’objet d’un solo show à Paris Photo. Pour LOVE STORIES, Ali Kazma évoque son amour des livres. Il est l’auteur d’une série de plus de huit mille photographies de livres, de manuscrits, de reliures, de tous les métiers, les techniques et les lieux qui ont à voir avec le livre. Dans le cadre d'un projet initialement réalisé avec Céline Fribourg (Editions Take5, Genève), l'artiste parcourt l'Europe et photographie l'une de ses grandes amours : les livres. Ils "font partie de ma vie, dit-il. Je ne saurais imaginer la vie sans eux. Pour moi, ils sont essentiels à l’humanité. J’aime les livres parce qu’ils sentent bon, parce qu’ils sont à la fois assez grands et assez petits pour tenir dans mes mains et dans les tiennes. Ils sont comme un organe de mon corps. Ils sont des corps eux-mêmes. » Né en 1971 à Istanbul (Turquie), Ali Kazma y vit et y travaille. Il est diplômé de l’Université New School à New York (maîtrise en cinéma). Il a représenté la Turquie au Pavillon Turc à la Biennale de Venise en 2013. |
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Adriana LESTIDO ![]() Pour LOVE STORIES, l’artiste montre l’ensemble des treize photographies de la série « Madres et Hijas » (« Mères et Filles »). Ces photographies, aux noirs et blancs très contrastés, explorent la relation mère-fille. Ressemblance, tendresse, confrontation, amour total, le regard d’Adriana Lestido évoque la puissance d’un lien aussi singulier que celui qui se tisse au fil des ans entre fille et mère. En suscitant d’intenses émotions. Née en 1955 à Buenos Aires (Argentine), Adriana Lestido vit à Buenos Aires et Mar de las Pampas en Argentine. Elle est diplômée à l’Institut de l’art photographique et techniques audiovisuelles en Avellaneda. Adriana Lestido est représentée par la Galerie Clair à Munich. www.adrianalestido.com |
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Tuomo MANNINEN ![]() Ses oeuvres on été montrées à Arles par Harald Szeemann. Elles ornent les collections, entre autres, du MAC Lyon, du Finnish Museum of Photography à Helsinki, du Danish Museum of Photography à Odense, du Neue Berliner Kunstverein à Berlin. Pour LOVE STORIES, Tuomo Manninen présente « Household », sa série de photographies la plus récente. On y voit représentées des familles (couples, enfants, chiens...) devant leurs habitations, toutes similaires. En réalité, ce sont les voisins de l’artiste posant avec les personnes qui leur sont les plus chères : leur « cercle d’amour ». Pour créer cette série, Manninen s’est inspiré du mot finlandais « Ruokakunta » (Household) signifiant : « ceux qui mangent dans le même frigo ». Né en 1962 Jyväskylä (Finlande), Tuomo Manninen vit et travaille à Helsinki. www.tuomomanninen.com |
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Gianni MOTTI Les oeuvres de Gianni Motti sont hors cadre : une suite d’interventions ponctuelles, le plus souvent loin du monde de l’art. De la mise en scène de sa propre mort, en juillet 1989, à la revendication du tremblement de terre de Californie en 1992, Gianni Motti s’improvise génie du détournement et de l’appropriation des événements du quotidien. Il a exposé, entre autres, au Cabaret Voltaire de Zurich, et a participé à la 51ème édition de la Biennale de Venise, en 2005. Pour LOVE STORIES, Gianni Motti nous montre « 11 septembre 2001 », une photographie représentant deux adolescents sous un olivier à San Giminiano, en Toscane. L’expression d’une douceur, d’une sérénité presque bibliques : l’olivier, le ciel bleu, la brise toscane, la jeunesse en fleurs. Mais sur le tee-shirt jaune du garçon est écrit « Gianni Motti Assistant ». Cela ne pouvait pas être aussi simple. Nous sommes le 11 septembre 2001, et à New York, les Twin Towers sont en train de s’effondrer. Comment le savoir, en cet après-midi ensoleillé de douceur, en pleine campagne italienne ? Comment accueillir l’amour et la réalité quand le temps, parallèlement, vous jette indûment hors de la « bulle d’amour » ? Né en 1958 à Sondrio (Italie), Gianni Motti vit et travaille à Genève (Suisse) et dans le monde. Gianni Motti est représenté par la Galerie Analix Forever à Genève. |
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Mads NISSEN ![]() Pour LOVE STORIES, Mads Nissen montre quelques extraits de ce projet développé en Russie, parlant d’amour queer et « arc-en-ciel », de la vie gay, lesbienne, bisexuelle, transgenre. Devant l’intense beauté des images et leur classicisme, on se demande avec encore plus d’acuité pourquoi et comment ces images de deux mères pour trois enfants, d’un mariage entre deux hommes ou de corps d’hommes qui font l’amour dans la pénombre restent encore si dérangeantes. Né en 1979 à Hobro (Danemark), Mads Nissen vit et travaille à Copenhague. Diplômé de l’École de journalisme de Danemark à Copenhague, il a reçu le Prix World Press Photo en 2011 et la bourse de la Manuel Rivera-Ortiz Fondation pour la photographie documentaire et du film en 2011. www.madsnissen.com |
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Anders PETERSEN ![]() Pour LOVE STORIES, Anders Petersen offre à nos regards une série de photographies récemment montrées à la Bibliothèque nationale de France à Paris, série qui évoque la philia plus que l’éros. L’artiste ne s’approprie pas ses sujets. Plutôt, il les approche amicalement à cette fin, leur redonner une existence par l’image de nature à faire grandir leur être pour qui sera confronté à leur spectacle visuel. Né en 1944 à Solna (Suède), Anders Petersen vit et travaille à Stockholm. Il a étudié la photographie avec Christer Stromholm, cofondé SAFTRA, le groupe de photographes de Stockholm, avec Kenneth Gustavsson, et a été directeur de l’École de la photographie et du film de Göteborg. www.anderspetersen.se |
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Pierre et Gilles ![]() Pour LOVE STORIES, Pierre et Gilles présentent trois photos : le créateur Rick Owens et Michèle Lamy en version « Orphée et Eurydice » ; une « Sainte Barbe » où la religieuse, version princesse de comptine, tient en mains, non pas sa plume de paon, mais un crucifix-baguette magique ; dans une ambiance romantique, au clair de lune d’une ville industrielle, l’« Amour défunt » éternise le couple inoubliable de la chanson française, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday. Toute une iconographie populaire mêlée de magie dans un monde de réconciliation et d’amour. Pierre et Gilles est le pseudonyme du couple d’artistes français formé par Pierre Commoy, né en 1950 à La Roche-sur-Yon, et Gilles Blanchard, né en 1953 au Havre. Ils vivent et travaillent à Paris. Ils sont lauréats du Grand Prix de la Photographie (1993). Pierre et Gilles sont représentés par la Galerie Daniel Templon, Paris-Bruxelles. |
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Gérard RANCINAN ![]() En 2009, les photographies de Gérard Rancinan, mises en scène qui caricaturent jusqu’à l’absurde notre monde contemporain, se retrouvent au Palais de Tokyo ; et en 2012, à la Triennale de Milan. Pour LOVE STORIES, les « Baisers » que photographie Gérard Rancinan, s’ils relèvent de la « photographie mise en scène » devenue sa spécialité, n’en restent pas moins liées à la photo documentaire, celle qui nous informe sur le réel au rythme des événements qui font l’Histoire grande et petite. Deux policiers s’embrassent. Deux jeunes femmes nues s’embrassent. Éloge de l’homosexualité, du désordre, dans une optique de redistribution des cartes de la morale ? Pas du tout. S’aimer, quand l’on est du même sexe, c’est quelque chose qui existe. A quoi bon le nier ? On s’embrasse parce que l’on s’aime, parce que l’on veut confondre son propre corps dans celui de l’autre, l’être aimé. Peu importe dès lors qui la photographie représente. Il lui suffit de venir incarner l’amour. Né en 1953 à Talence, Gérard Rancinan vit et travaille à Paris, au Cap-Ferret et en Californie. www.rancinan.com |
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Kiah READING et Pamela ARCE ![]() En 2014, Pamela Arce a gagné le Lima’s Young Contemporary Art Award. Sa signature : combiner sculpture et installation sonore, pour engendrer des oeuvres perceptives pouvant devenir des catalyseurs d’émotions et de connaissance. Pour LOVE STORIES, Kiah Reading et Pamela Arce présentent « In each other’s lectures», une réalisation conçue à quatre mains pendant une résidence à Istanbul, qui se compose de trois versions de quarante livres. En 2013, un des deux artistes trouve une collection de quatre cents photos d’une femme turque, prises entre 1971 et 1973 – une femme à l’évidence bien-aimée de son photographe. De quoi constituer, pour les deux artistes, une invite à élaborer comment ces deux personnes, le photographe et la femme photographiée, tissaient leurs souvenirs. Tout à la fois un objet d’étude, une enquête, un collage, sur fond de voyeurisme, de cristallisation des sentiments de mortalité ou de nostalgie. Et une opération de sauvetage du passé. Kiah Reading est né en Australie, il vit et travaille à Brisbane. Pamela Arce est née à Lima au Pérou, où elle vit aujourd’hui. www.kiahreading.com www.pamela-a.com |
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Olivier REBUFA ![]() Pour LOVE STORIES, Olivier Rebufa est présent avec une de ses ironiques mises en scène, assimilant la création à une forme virtuose de l’amour. Dans chaque image, l’artiste s’expose avec une poupée Barbie. Exactement comme si c’était en vrai. Son rôle n’est pas le moindre : celui du « surmâle », aurait dit Alfred Jarry. « Poupée, ici ! » Olivier Rebufa, dans ses photomontages joue de tous les registres de la séduction, en artiste-héros étreint du désir d’être causa sui, « cause de soi-même », individu décidant de tout et contrôlant avec maestria sa vie affective. Sa présence obsessionnelle dans ses photographies équivaut en fait à un appel pas si tendre - être vu et aimé, avec en filigrane la nostalgie d’un amour qui, celui-là, serait vrai, le grand amour. Né en 1958 à Dakar (Sénégal), Olivier Rebufa vit et travaille à Marseille. Olivier Rebufa est représenté par la Galerie Beaudoin Lebon à Paris. |
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Rebecca RUSSO et Georges H RABBATH ![]() Georges Henri Rabbath, avec qui travaille Rebecca Russo, est un photographe basé à Beyrouth. La vie, selon Rebecca Russo, est art, et l’art est vie. Pour LOVE STORIES, le duo Russo-Rabbath propose le projet « Wake Up in Beirut », une oeuvre obsessionnelle de construction d’une image désirable de soi. Si la vie est art, dit Rebecca Russo, alors chaque instant de l’existence peut être une oeuvre d’art. Avec le photographe Georges Henri Rabbath, elle se lance ainsi, avec ingénuité, témérité et délicatesse, dans une documentation artistique de ses journées à Beyrouth. Résultat ? Huit cents clichés d’elle par jour, pris par Georges Rabbath au Leica ou avec un Fuji. Selon Rebecca Russo, la quantité de photographies journalières était importante pour créer une vraie confusion entre art et vie. Entre narcissisme et dévouement, aussi. L’amour de soi, pour aimer l’autre, peut-être. |
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Andres SERRANO ![]() Ses oeuvres sont présentes au CAPC Musée d’Art Contemporain de Bordeaux, au Huis Marseille d'Amsterdam, au Musée Reina Sofia à Madrid, au Whitney Museum of American Art de New York, dans les Instituts d’Art Contemporain de Chicago et de Boston, dans les collections de la Maison européenne de la photographie (Paris) et du MoMA (New York). Pour LOVE STORIES, sont présentées des photographies appartenant à l’une des plus mémorables séries d’Andres Serrano, « History of Sex ». Lors de sa présentation dans les années 1990, « History of Sex » ne fit pas scandale, ou si peu, en dépit de la crudité froide des scènes sexuelles qui y sont représentées (ondinisme, fisting, zoophilie…). Lassitude de la répression des moeurs. Que montrent les images ? Que le corps a ses nécessités sexuelles, et que celles-ci produisent du plaisir, à plus forte raison quand l’amour est de la partie. Ce qui détermine le bonheur, à rebours du romantisme, est la corporéité de chacun vécue dans la plénitude de ses fantasmes et de ses attentes, et que vient combler, au bénéficie de ce chacun, un partenaire attentif et serviable. Le sexe c’est aussi l’amour, n’importe quel sexe, n’importe quel amour. Andres Serrano vit et travaille à New York, où il est né en 1950. Il est diplômé du Brooklyn Museum Art School de New York. www.andresserrano.org www.nathalieobadia.com |
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Tejal SHAH ![]() féministe et queer pour questionner la vérité de l’Histoire. Dans la vidéo « I Love My India » (2003), elle investigue l’ignorance du génocide contre la minorité musulmane au Gujarat en 2002. Pour LOVE STORIES, Tejal Shah présente une photographie unique intitulée « The barge she sat in, like a burnished throne / Burned on the water », de la série « Hijra Fantasy », qui explore les désirs des Hijras. Le Hijra est un individu asexué ou bisexué, considéré en Inde avec considération et défiance. Tejal Shah rappelle la fragilité sociale dans laquelle se trouve cette communauté ancestrale, en pointant sa beauté rayonnante. Née à Bhilai en Union indienne en 1979, Tejal Shah vit et travaille à Bombay. Elle est diplômée de l’Art Institute de Chicago et du Bard College de New York. www.tejalshah.in |
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Malick SIDIBÉ ![]() Les travaux de Sidibé font partie de nombreuses collections publiques, entre autres le Musée d’Art Moderne et le Metropolitan Museum of Art de New York, ou encore le Getty Museum de Los Angeles. En 2007, il a reçu le Lion d’or pour sa carrière, lors la 52ème Biennale de Venise. Pour LOVE STORIES, les danseurs présentés par Malick Sidibé paraissent intouchables dans leur bulle de complicité en mouvement. Élus pour danser, prêts à accueillir l’autre. Ils semblent nous dire, de par leurs pas légers, parfaitement accordés, de par leurs sourires aussi, qu’aimer c’est laisser l’autre dans sa liberté d’être et faire don de soi à l’autre. Les pas de l’un se glissent dans les pas de l’autre. Né en 1936, Malick Sidibé est mort en 2016 au Mali où il vivait et travaillait. Il est représenté par la Galerie MAGNIN-A à Paris. |
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Mathilde TROUSSARD ![]() Mathilde Troussard partage son temps entre la photographie artistique, la réalisation de documentaires et la pédagogie. Très jeune, elle est intéressée par la scénographie, le stylisme et les arts vivants. L’humain est au coeur de son travail, mis en scène dans des univers poétiques auxquels elle intègre la décoration, magnifiant avec fraîcheur les lieux investis. Pour LOVE STORIES, Mathilde Troussard présente la série « Waiting for Him ». Par ses mises en scènes décalées, l’artiste nous fait plonger dans une dimension enfantine, ludique et ironique : les femmes au centre, des femmes en attente de leurs Ken, de leurs princes amoureux dans un style drôle, frais, acide. Née en 1982, Mathilde Troussard vit et travaille à Bruxelles. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Rennes et d’Angers en 2006 et obtient en 2008 une agrégation en arts visuels et de l'espace à La Cambre à Bruxelles. www.mathildetroussard.be |
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Joel-Peter WITKIN ![]() Pour LOVE STORIES, Joel-Peter Witkin expose « Le baiser », une photographie de 1982. Un baiser exceptionnel : deux têtes d’hommes s’embrassent. Deux têtes sans corps, saisissantes, vieilles, décharnées, dans l’au-delà déjà ? Sont-ils deux d’ailleurs ? Un seul, où l’un embrasse son double ? En filigrane : quels sont les sentiments déclenchés en nous par la vue d’un baiser irrévocable ? Né aux États-Unis en 1939, Joel-Peter Witkin vit et travaille à Albuquerque au Nouveau-Mexique. Il a étudié la sculpture à l’Université de Columbia (BFA en 1974) et a obtenu une maîtrise à l’Université du Nouveau-Mexique en 1986. Joel-Peter Witkin est représenté par la Galerie Beaudoin Lebon à Paris. |
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