En résidence en Picardie : Jessica AUER, Isabelle HAYEUR, Normand RAJOTTE |
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8 octobre - 31 décembre 2016 fermé le 25 décembre |
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Jessica AUER « Je suis partie de la collection d’œuvres d’art historiques du MUDO-Musée de l’Oise. Ces œuvres, pour la plupart créées par des peintres de la région, ont été mon introduction aux paysages de la Picardie. J’ai découvert dans cette collection les travaux de peintres paysagistes et j’ai été particulièrement attentive à la manière dont ils perçoivent les lieux et traduisent leurs observations dans une oeuvre d’art – leur attention aux détails, leur style personnel et la façon dont ils restituent la lumière. Née en 1978 à Montréal, Jessica Auer est diplômée d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université de Concordia à Montréal. Elle y enseigne aujourd’hui la photographie. Elle est représentée par la galerie Patrick Mikhail à Montréal. Jessica Auer a été accueillie en résidence en Picardie au printemps 2016. |
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Claudia IMBERT Petite-Vallée « Suite à une invitation en résidence sur le territoire de la Gaspésie, je me dirige vers la côte Nord de la péninsule. « Plus sauvage » me dit-on. « Tu vas y rencontrer de sacrés personnages ! ». Je n’ai pas photographié les personnages en question mais ils ont été les passeurs. Ils m’ont accueillie avec le coeur et présentée à la communauté. Je me suis donc posée à Petite-Vallée. Claudia Imbert a été accueillie en résidence en Gaspésie en juin 2015. |
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Isabelle HAYEUR République Arrivée en France depuis peu, je suis à Paris dans le Xème arrondissement lorsque que les événements du vendredi 13 novembre 2015 éclatent. La population est pétrifiée, paralysée. Ce ne sont pas les premiers attentats qu’elle subit, mais cette fois, c’est la nation qui se sent attaquée. Les réactions sont épidermiques, le patriotisme est exacerbé… En mission photographique à Beauvais, je m’intéresse aux contrecoups de ces attentats. J’observe les réactions, j’écoute les conversations, je photographie ce que je vois, souvent à la dérobée. Le territoire est maintenant sous haute surveillance, on renforce la sécurité, on fouille les sacs, fait ouvrir les blousons, contrôle les cartes d’identité, réprime la dissidence, intensifie les frappes sur la Syrie... La France a peur, peur de l’autre qui la traque, mais qui est cet autre au juste ? J’essaie de comprendre d’où cela vient. Avons-nous peur de réaliser que cela vient aussi de nous ? À Paris, le Monument à la République se transforme en un mémorial improvisé. Je le photographie chaque jour. Il n’est jamais tout à fait le même : il se fait et se défait au fil des ajouts de fleurs et de témoignages nouveaux. Photographies, dessins et affichettes y sont déposés quotidiennement. La pluie les altère, déforme les images, les rend floues, efface des mots, diffuse l’encre ou la fait couler au sol. Elle leur confère ainsi une nouvelle apparence, souvent plus poignante que l’original et qui semble meurtrie ». Née en 1969 à Montréal, Isabelle Hayeur vit et travaille au Québec. Elle est diplômée de l’Université du Québec en arts plastiques. Isabelle Hayeur a été accueillie en résidence en Picardie à l’automne 2015. |
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Ambroise TÉZENAS La Vallée « Le premier jour, je photographie une maison abandonnée dans la brume. Avec son toit qui s’écroule on a l’impression qu’elle s’envole. L’ambiance est lourde, le ciel bas, je cherche à comprendre un peu mieux ces paysages que je traverse, je m’arrête dans des cafés de bord de route. À Sainte-Florence, petit village de la Vallée de la Matapédia un couple sans histoires a été retrouvé mort, assassiné par leur petit-fils il y a quelques années. Dans les villages, les écoles sont menacées de fermeture, quand ce n’est pas déjà fait, et luttent pour survivre malgré la désertification inexorable. Né en 1972, Ambroise Tézenas est diplômé de l’École d’Arts Appliqués de Vevey (Suisse). Représenté par la galerie Mélanie Rio, son travail est régulièrement publié dans la presse internationale dont le New York Times magazine et apparait dans plusieurs monographies et ouvrages collectifs sur le paysage européen. Ambroise Tézenas a été accueilli en résidence en Gaspésie au printemps 2016. |
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Normand RAJOTTE Aimer la nature « Depuis plusieurs années, j’explore un territoire forestier de quelques kilomètres carrés situé au sud-est du Québec. Observant l’avancée de la végétation et les traces de l’activité animale, je photographie l’incessante métamorphose de « ma » forêt. Au fil du temps, je m’y suis enraciné. Dans cet esprit, ma résidence en Picardie, vu sa brièveté et la nouveauté des lieux, s’est présentée à moi comme un défi. Pour le relever, j’ai concentré mon action et m’en suis tenu à deux secteurs situés à quelques kilomètres de la ville de Clermont, où j’habitais. J’ai d’abord choisi une parcelle boisée de quelques hectares dans le Marais de Sacy. J’y ai été attiré par sa végétation dense, vibrante. Un chaos visuel qui témoignait d’une vie intense. Un espace englobant, secret, comme j’en ai rarement rencontré. Je me suis ensuite orienté vers la forêt de Hez-Froidmont, où au premier contact, j’ai été impressionné par ses grands arbres, sans équivalents chez moi. Magnifiques végétaux dégageant une force rassurante, presque tangible. En y poursuivant mes incursions, j’ai aussi répertorié diverses traces d’activité humaine, en particulier celles laissées par l’exploitation forestière qui, quoique photographiquement intéressantes, me sont apparues moins rassurantes pour le devenir des lieux. J’aurais continué, je commençais à me sentir un peu plus chez moi. Le temps était écoulé ». Né en 1952 à Drummondville au Québec, Normand Rajotte vit à Montréal et travaille principalement en Estrie, sur un territoire de quelques kilomètres carrés autour du Mont Mégantic, au sud-est du Québec. Normand Rajotte a été accueilli en résidence en Picardie au printemps 2016. |